Comment marche le mécanisme de la phobie ?
Tout d'abord, il faut bien distinguer la peur de la phobie même si les deux font parties de la famille des PEURS. Il existe des peurs rationnelles (que l’on connaît communément sous le nom d’instinct de survie), et des peurs irrationnelles que l'on appelle PHOBIES.
La peur rationnelle C'est quoi ??? Fuir ou combattre !
Depuis des milliers d’années d’évolution, notre cerveau a appris à télécharger plusieurs programmes comportementaux afin de faire appliquer instinctivement certains besoins dont celui-ci : faire perdurer l’espèce humaine. Et oui .... Alors nos cerveaux ont appris à réagir instantanément en situation de danger vital. On parle alors de « peur rationnelle », qui est connectée à notre instinct de survie, et qui déclenche immédiatement la production de neurotransmetteurs dans le cerveau (en particulier de l’adrénaline et de noradrénaline). Ce sont donc ces peurs rationnelles, avec tout leurs cocktails d’hormones bien dosés, qui nous permettent de réagir en cas de danger avéré : je fuis si un ours m'attaque, je combats si un aigle s’accroche à ma tête.
Quand la peur rationnelle se transforme en peur irrationnelle
Il faut se souvenir que c'est un héritage ancestral qui fut bien utile mais qu'il faut différencier de la peur irrationnelle. La peur irrationnelle est donc à l'origine de la phobie, elle survient alors que rien ne justifie un danger avéré et immédiat : la fameuse histoire de la petite araignée, au loin et totalement inoffensive, mais qui crée instantanément en moi une crise de panique. Dans ce cas de comportement phobique, il y a un message erroné qui est délivré par le cerveau. On parle alors de fausses associations subconscientes : Ainsi, l’image qui est perçue et analysée par le cerveau fait croire au phobique que le danger est réel et rationnel. Le corps dégage immédiatement une surdose d’adrénaline, le rythme cardiaque et la respiration s'accélèrent, le corps transpire et surchauffe : c'est la posture du combat ou de fuite qui s'organise !
Les peurs phobiques sont dites excessives ou irrationnelles à partir du moment ou elles déclenchent un comportement démesuré par rapport à la situation vécue : la petite araignée est toujours tranquille et totalement immobile dans le coin du salon, mais moi je suis totalement tétanisé(e) et je ne peux plus rien faire ou je deviens hystérique et je cours partout !
Le problème avec ces phobies est donc qu’elles nous empêchent de vivre certaines situations tout à fait « normales » de la vie quotidienne et transforme notre état de conscience au point d'avoir des comportements totalement irrationnels.
D’où vient la peur irrationnelle ?
L’origine de la phobie est variée et elle dépend surtout de chaque personne. Généralement, ce sont toujours les mêmes vecteurs qui reviennent : une situation traumatisante vécue durant l’enfance et qui n’est toujours pas « digérée » par l'inconscient (nous avions 4 ans et notre soeur s’est amusée à nous étrangler pour s'amuser), ou notre éducation et toutes ses croyances bien ancrées dans notre cerveau depuis notre venue au monde.
Comment adoucir, ou stopper une peur irrationnelle avec l’hypnose ?
Faire le bon dosage pour revenir d'une peur irrationnelle (phobie) à une peur déjà plus rationnelle !
L’objectif d’une gestion de phobie ne va pas être le même selon ce que vous allez amener en séance. Certaines de nos peurs sont parfois utiles à conserver parce qu'elles déclenchent un état de vigilance de l’esprit qui est primordiale pour notre propre sécurité.
Pour une personne qui a la phobie de la conduite, l’objectif serait donc plutôt d’adoucir, de calmer la phobie, jusqu’à trouver le bon « dosage » qui permet à la personne de reprendre la conduite, tout en restant dans un état interne de haute vigilance nécessaire à sa sécurité.
Utiliser l'état d'hynose pour modifier les associations internes et irrationnelles en associations internes rationnelles ou acceptables.
Dans le cas des phobies, l’hypnose va permettre d’accompagner la personne en l’aidant à ancrer de nouvelles idées dans son inconscient afin de surmonter ses pensées angoissantes et limitantes. Il n'est pas question de changer l’expérience (car l’expérience vécue ne pourra jamais disparaître d’une histoire de vie) mais de le faire devenir tel un souvenir.
Celui qui est terrorisé et anxieux à l’idée de rentrer dans l’eau suite à un traumatisme d’enfance devra donc modifier profondément sa perception de cette expérience. Puisqu’il assimile l’eau au danger, il sera donc question de l’aider à transformer cette mauvaise association en association positive. Voici quelques exemples d’associations irrationnelles et remodelées en associations positives :
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eau = danger / eau = bien-être
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conduite = mort / conduite = plaisir de se déplacer
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avion = mort / avion = voyage et dépaysement
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obscurité = perte de repère / obscurité = calme et repos
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foule = étouffement / foule = vie
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hôpitaux = maladie / mort ; hôpitaux = soins / santé
La puissance de la représentation symbolique : passer par l'épreuve du deuil et laisser derrière soi cette part phobique qui a longtemps empêché de …
Le mot deuil n’exprime pas seulement la perte d’une personne, mais aussi la perte d’une situation, d’un contexte de vie, d’un objet, et surtout d’une part inconsciente qui a toujours fait partie de nous. Et se séparer d’elle, c’est alors comme se séparer d'un bout de soi... D'où les questions : Qui suis-je demain si je ne suis plus phobique ? Comment cela va peut-être changer ma façon d'être, modifier mes habitudes, transformer mes relations ?
En tissant un pont entre le conscient et l’inconscient, entre le rationnel et l’irrationnel, l’hypnose va permettre de guider la personne jusqu’à ce qu’il se représente symboliquement et concrètement sa phobie. Lorsqu'il l'aura symbolisée et visualisée, cette phobie pourra alors être évacuée.
La personne devient alors totalement actrice de sa transformation et reprend elle-même le contrôle sur sa phobie.
L’hypnose et la respiration : se relaxer afin de mieux lâcher-prise !
Face à une phobie, nous avons tous tendance à nous enraidir et à paniquer. On coupe sa respiration, on se met presque en apnée. Pour mieux gérer la panique qui traverse, notre corps a besoin de plus d’oxygène, et la libération du stress passe essentiellement par le souffle ! On dit que 5 min de respiration consciente diminue de presque 50% le taux d’hormone de cortisol (hormones de stress) dans le sang.
Alors maitenant, respirez, et demandez-vous :
Suis je prêt(e) à surmonter le mur de ma phobie ?
Isabelle Duquennoy
Traitement de la phobie par l'hypnose.